Hiver 2022 – 2023

Le système gaz français devrait faire face à la demande en s'appuyant sur la gestion prudente des stocks et la sobriété de tous les consommateurs.

GRTgaz, principal opérateur de transport de gaz en France a présenté ce jour, avec le concours de l’opérateur Teréga (Sud-Ouest de la France), les perspectives du système gazier français pour l’hiver 2022/2023. Les gestionnaires de transport de gaz sont fortement mobilisés pour piloter le système gazier, en lien étroit avec le gestionnaire du réseau de transport électrique et les pouvoirs publics.

Les prévisions montrent que, dans un hiver moyen, le système gazier français est capable de faire face à la demande, tout en soutenant le système électrique et en contribuant activement à la solidarité européenne. Des situations de tension pourraient toutefois se développer en cours d'hiver. Pour prévenir ces situations, une sobriété en gaz et en électricité est indispensable dès maintenant afin de limiter des risques de réductions imposées de la consommation (interruptibilité, voire délestage) qui concerneraient seulement les grands consommateurs.

Une situation nouvelle au niveau des flux

Sous l’effet de la guerre en Ukraine, les flux historiquement en provenance de l’Est se sont inversés. Un tarissement progressif des transits de gaz provenant d’Allemagne s’est opéré depuis l’été 2022 ; GRTgaz travaille à adapter son réseau pour développer une capacité nouvelle d’export de la France vers l’Allemagne qui sera disponible mi-octobre. Les flux provenant précédemment de la Belgique se sont également inversés.

Les importations de GNL se sont fortement accrues. Les terminaux méthaniers sont disponibles à leur capacité maximale. Utilisés à 90 %, ils jouent un rôle majeur pour l’approvisionnement de gaz en France depuis début 2022. Depuis le début du printemps, les stockages ont été correctement remplis : leur taux de remplissage est d’ores et déjà de 94 % (84 % en moyenne en Europe) et sera proche de 100 % à l’entrée de l’hiver.

Perspectives du système gazier pour l'hiver

Plusieurs scénarios de consommation ont été établis pour l’hiver :

  • Un scénario de référence, avec un hiver moyen sans pointe de froid marquée, montre un système équilibré, sans déficit de gaz (entrées et sorties égales à 393 TWh). Cependant, il y a peu de marge de manœuvre, notamment les jours de consommations les plus élevées. Toutes les sources doivent alors être mobilisées (stockages et importations via les terminaux méthaniers et les réseaux adjacents) pour satisfaire la consommation intérieure, y compris la production d’électricité ainsi que les exportations vers les pays voisins.
  • Dans des cas d’hiver très froid, le déficit hivernal peut atteindre 16 TWh, ce qui représente 5 % de la consommation hivernale, un niveau résorbable par l'atteinte des objectifs de sobriété affichés par les pouvoirs publics.

A l’intérieur de l’hiver, les périodes de pics de consommation concentrées sur une ou plusieurs journées nécessitent une vigilance particulière. Une pointe de froid extrême se produisant en première partie d'hiver lorsque les stockages disposent d’une puissance importante (parce qu’ils sont encore bien remplis) engendrerait un déficit journalier limité de 65 GWh/j. En revanche, des pointes de froid, certes moins intenses mais survenant en deuxième partie d’un hiver froid, pourraient présenter des déficits journaliers plus importants compte tenu de la puissance réduite des stockages à ce moment-là.1

L’ensemble des leviers disponibles doit permettre d’éviter la survenue de ces situations de déficits éventuels.

1Tant que les stockages sont remplis au moins à 45%, la puissance de soutirage est supérieure à 85 GW (l’équivalent de 85 tranches nucléaires). La puissance de soutirage des stockages baisse progressivement en dessous de 45% de remplissage.

Leviers activables dès maintenant pour se prémunir de situations de déficits

  • A la main des fournisseurs : une bonne gestion des entrées/sorties sur le réseau français et des stockages souterrains tout au long de l’hiver (y compris regarnissage des stocks en cas de redoux ponctuel) ;
  • A la main des consommateurs : la mise en place dès maintenant de mesures de sobriété (1°C en moins réduit la consommation d’environ 7%). GRTgaz apportera sa contribution en déployant en octobre, avec le concours de l’Ademe et de Teréga, un dispositif d’information et de sensibilisation de type Ecowatt appliqué au gaz permettant aux citoyens, aux collectivités et aux entreprises de connaitre le niveau de tension du système gazier et de contribuer à son équilibre par la mise en oeuvre d’écogestes ;
  • Activation des dispositifs d'interruptibilité rémunérés qui permettront à des industriels volontaires de baisser leurs consommations en cas de déséquilibre sur le réseau.

En derniers recours, le délestage ciblant les grands consommateurs permettrait de protéger les clients résidentiels lors de situations extrêmes dont la probabilité d’occurrence est très faible.
Pour les hivers suivants, la mise en service du terminal flottant au Havre (FSRU) et l’accélération du développement des gaz renouvelables permettront de réduire encore les risques.

Rediffusion de la conférence de presse du mercredi 14 septembre

Contact presse

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