GOCO₂

Une solution concrète pour une décarbonation des sites industriels du Grand Ouest
Photo GettyImages ; carte du projet et logo GO CO2

C’est une pierre de plus à l’édifice de la transition énergétique : en plus de réduire au maximum et à la source les émissions de CO2, nous pouvons aussi aujourd’hui les capturer à des fins de valorisation ou de stockage. C’est pourquoi les infrastructeurs GRTgaz et Elengy se sont associés à quatre industriels pour lancer Grand Ouest CO2 (GOCO2). L’objectif ? Capter plus de 75 % des émissions industrielles du Grand Ouest d’ici 2050.

Éliminer le CO₂ dans l’air, une nouvelle mesure nécessaire selon le GIEC

L’accélération du réchauffement climatique a poussé les scientifiques du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) à ouvrir le champ des technologies à même de réduire les émissions de CO2. Alors qu’elle était considérée comme secondaire face aux impératifs de réduction et de compensation des émissions carbone, la séquestration du CO2 a fait son apparition dans le dernier rapport du GIEC pour tenir les objectifs de l’accord de Paris d’ici 2050. Dans le sillage de ce rapport, la première ministre Elisabeth Borne a lancé en juin 2023 la stratégie française de Captage, Stockage et Utilisation du Carbone (CCUS) afin de capter les émissions résiduelles incompressibles des industriels. L’annonce a été suivie du lancement en juillet 2023 de GOCO2, un projet porté par GRTgaz, Elengy, Total Energies, Heidelberg Materials, Lafarge et Lhoist.

GOCO2 s’inscrit dans l’Appel à Projet Zones Industrielles Bas Carbone (ZIBaC) de l’ADEME et entend répondre à l’urgence climatique, tout en apportant de nouveaux débouchés aux industriels des Pays de la Loire, de Bretagne et de la Nouvelle Aquitaine.

Grand Ouest CO₂ : un projet de décarbonation inédit

Ce vaste projet de décarbonation ambitionne de transporter 2,6 millions de tonnes de CO₂ d’ici 2030 et jusqu’à 4 millions de tonnes de CO₂ par an en 2050, soit plus de 75 % des émissions industrielles du Grand Ouest de la France à cet horizon. Il s’agit du plus important projet de décarbonation de l’ouest de la France en volume de CO₂ capté et transporté ! « Pour GRTgaz, l’objectif premier de ce projet est de favoriser et d’accompagner la décarbonation de l’industrie française, en mettant en place un réseau de transport de CO2 ouvert à tous les clients, construit et opéré par nos équipes » explique Laurent Muzart, Chef de Projet Développement à GRTgaz. Concrètement, cette canalisation acheminera le CO₂ jusqu’au terminal d’export de Saint-Nazaire, où Elengy prendra le relais pour procéder à la liquéfaction du CO₂ ; ce dernier sera ensuite transporté par bateau pour procéder à son enfouissement dans des zones de stockage dédiées en mer. 

Carte du projet GOCO2

« C’est une réponse techniquement et économiquement efficace pour les industriels qui souhaitent réduire leurs émissions de CO₂. En captant un tel volume d’émissions fatales, GOCO₂ se positionne comme solution complémentaire aux actions d’évitement et de réduction des émissions de CO₂. C’est donc un signal fort pour la décarbonation, mais aussi pour la pérennisation d’activités industrielles essentielles pour le territoire. Et ces nouvelles infrastructures permettront également à terme le développement d’une filière de valorisation du CO₂. »

Laurent Muzart

Chef de Projet en charge du développement de GOCO₂ chez GRTgaz

Qui fait quoi sur ce projet ?

GOCO2 rassemble les industriels émetteurs de CO2 dans le cadre de leur process (cimentiers, raffinerie, producteurs de chaux…), ainsi que les opérateurs d’infrastructures (GRTgaz pour le transport de gaz et Elengy pour la liquéfaction). « Certains de nos partenaires sont présents depuis plus de 70 ans sur le territoire du Grand Ouest » souligne Laurent Muzart. « Notre réseau leur ouvre des perspectives de nouveaux usages, comme le raccordement de clients-consommateurs qui souhaiteraient utiliser le CO2 dans leurs process ». Dans ce contexte, GRTgaz apporte ses compétences techniques et ses ressources humaines pour réaliser les études préalables, ainsi que l’exploitation et la gestion opérationnelle de ce réseau. « Nous allons mettre tous les moyens nécessaires pour que cette infrastructure de plus de 350 km, qui traverse plusieurs départements et communes, soit gérée en toute sécurité, avec des conditions d’accès claires et transparentes pour nos futurs clients » précise Laurent Muzart. « Au-delà de l’impulsion des différents membres du consortium GOCO2, la Région Pays de Loire a joué un vrai rôle de catalyseur pour officialiser le projet et lui donner une ouverture nationale auprès d’autres acteurs, avec le concours de l’ADEME ou encore du Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire. »

Et maintenant, cap sur 2030 !

Le projet GOCO2 roule sur de bons rails. GRTgaz a lancé en 2023 les études d’opportunité qui permettront d’identifier les premières grandes orientations en matière de tracé et de contraintes techniques et administratives. Une phase de consultation du marché devrait se lancer courant 2024 afin de cibler de futurs partenaires intéressés par un raccordement à un réseau mutualisé pour leurs activités industrielles. En fonction des résultats, les études seraient poursuivies et engageraient GRTgaz et ses partenaires dans la construction et la mise en service du réseau GOCO2 à horizon 2030.

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