Bilan gaz 2023 et transition gazière

La consommation de gaz passe sous la barre des 400 TWh en 2023, les gaz renouvelables et l’hydrogène poursuivent leur développement.
Photos GRTgaz : station interconnexion Alfortville, poste biométhane Mézières-sur-Oise, unité de rebours

  • La consommation française de gaz baisse de 11,4 % en 2023 et passe sous la barre des 400 TWh, reflétant de nouveaux comportements en matière de sobriété et d’usages.
  • L’inversion des flux « Ouest vers Est » se confirme, la France consolide son rôle clé de point d’entrée du GNL en Europe, représentant 22 % des imports européens.
  • La capacité de production annuelle de gaz renouvelables atteint 11,8 TWh, l’équivalent de 2 réacteurs nucléaires ou 7 parcs éoliens offshore.
  • L’objectif de 44 TWh à horizon 2030 pourra être atteint. L’enjeu est maintenant d’accélérer sur les Certificats de Production Biométhane et de lancer rapidement l’appel à projet pyrogazéification (production de gaz ENR à partir de déchets solides).
  • 7 projets de transport Hydrogène et 2 projets CO2 ont été sélectionnés par la Commission Européenne pour être labelisés Project of Commun Interest.

« La consommation du gaz poursuit sa baisse en 2023. Dans le même temps, on assiste à une montée en puissance du biométhane qui occupe désormais une place significative dans le bouquet des énergies renouvelables avec une capacité de production annuelle de 11,8TWh. Ce développement, ajouté à la dynamique des projets H₂ et CO₂ donne un réel crédit à la transformation du système gazier pour offrir des solutions de décarbonation pilotables et stockables. »

Sandrine Meunier

Directrice Générale de GRTgaz

Baisse de la consommation de gaz en France de 20 % depuis 2021

L’année 2023 confirme la tendance observée depuis 2021. La consommation française de gaz baisse de 20% en deux ans entre 2021 et 2023, en raison des effets cumulés d’un climat plus doux (2023 est la deuxième année la plus chaude après 20221), des changements de comportements liés à la transition énergétique et du plan national de sobriété soutenu par le dispositif Ecogaz de GRTgaz. En 2023, la consommation française a baissé de 11,4 % par rapport à 2022, avec un total de 381 TWh consommés (430 TWh en 2022). Cette baisse intervient malgré une stabilisation des prix du gaz en Europe et un retour à leurs niveaux d’avant-guerre en Ukraine (prix moyen TTF2 de 43 €/MWh en 2023 vs 121 €/MWh en 2022 ; 22€/MWh à date).

La consommation des distributions publiques (ménages, tertiaire et petite industrie), corrigée du climat, est en baisse de 6,5 % par rapport à 2022 à 253 TWh (-13,2 % par rapport à 2021).

La consommation des clients industriels raccordés au réseau de GRTgaz recule quant à elle de 7,4 % à 103,8 TWh (-18,2 % depuis 2021). Dans chaque secteur, l’évolution de la consommation des industriels est la résultante de 3 effets principaux : évolution de l’activité industrielle, efforts d’efficacité énergétique et substitution entre énergies.

Après une année 2022 lors de laquelle les centrales gaz ont représenté 10 % du mix électrique français pour compenser l’indisponibilité importante de centrales nucléaires et une faible production hydraulique, la consommation de gaz des centrales électriques en 2023 revient au niveau de 2021 à 36 TWh, en baisse de plus de 40 %. Le système gaz continue de jouer son rôle assurantiel de l’équilibre électrique grâce à sa flexibilité qui permet de compenser les aléas d’autres sources de production électrique.

1 Depuis le début du XXe siècle (selon le bilan Météo France)
2 TTF : Title Transfer Facility – place de marché européenne

GRTgaz confirme son rôle central dans l’approvisionnement gazier européen

L’inversion des flux de gaz en Europe, historiquement orientés d’Est en Ouest et aujourd’hui d’Ouest en Est du fait de la guerre en Ukraine, se confirme. La flexibilité et la résilience des infrastructures gazières européennes s’est encore renforcée en 2023 avec la mise en service de 6 terminaux méthaniers flottants en Europe.

En Europe, les approvisionnements en gaz ont baissé de 14 % en 2023 en lien avec la réduction de la demande et un moindre besoin d’injection dans les stockages. La part du GNL représente 41 % des approvisionnements européens. Avec 5 terminaux dont le port méthanier flottant installé en 2023 au Havre, la France confirme sa place de point d’entrée majeur du GNL en Europe, représentant 22 % des importations européennes.

Bien que le volume de gaz français transporté en 2023 soit en baisse de 10 % à 680 TWh (vs 760 en 2022), la France maintient un haut niveau de transit vers ses voisins européens : 112 TWh de gaz ont été transportés vers les pays adjacents, majoritairement vers l’Italie via la Suisse, la Belgique et l’Allemagne.

Concernant les stockages, quelque 140 TWh ont été soutirés et injectés en 2023. Le niveau des stockages est resté très haut en début d’année 2023, ils étaient pleins à 100% en novembre et leur niveau actuel s'élève à 47 %.
 

GRTgaz réaffirme son engagement au service de la transition gazière et accélère le développement des gaz renouvelables

La dynamique de développement du biométhane se poursuit en France. 652 sites de méthanisation injectent dans les réseaux à fin 2023 (+ 138 sites), dont 80 sites raccordés au réseau GRTgaz (+17 sites). Ils représentent une capacité annuelle de production de 11,8 TWh/an, + 2,8 TWh/an en 2023, soit l’équivalent de 2 réacteurs nucléaires ou de 7 parcs éoliens offshore. 14,8 TWh de projets de méthanisation sont en développement. Dans ces conditions, l’ambition nationale de 44 TWh de gaz renouvelables injectés dans les réseaux français pourra être atteinte en 2030. Il convient pour cela de mettre en place rapidement différents outils réglementaires dont le dispositif de Certificat de Production Biométhane, le lancement d’un premier Appel à Projet Pyrogazéification (production de gaz ENR à partir de déchets solides) et de garder une constance en matière de tarif d’achat.

Par ailleurs, en 2023, le Gouvernement a rendu public son projet de nouvelle Stratégie Nationale Hydrogène prévoyant un premier besoin à court terme de 500 km de réseaux H2. Pour accompagner cette stratégie, GRTgaz développe 7 projets (dont 6 ont été sélectionnés pour être labellisés PCI, « Project of Commun Interest ») : HY-FEN (vallée du Rhône), MosaHYc, RHYn, DHUNE, WHHYN, Hynframed et BarMar. En 2023, DHUNE (Dunkerque) et Hynframed (Fos-sur-Mer/Manosque) sont entrés en phase d’étude d’ingénierie de base. RHYn (Alsace) va entrer en phase d’étude de faisabilité à la suite du succès de son appel à manifestation d’intérêt. Le projet MosaHyc (Moselle/Sarre) avance et une décision d’investissement est attendue en 2024 pour une mise en service en 2027. Le projet BarMar-H2Med (Marseille/Barcelone), pour lequel GRTgaz est en consortium, est entré en phase d’étude de faisabilité.

GRTgaz prend également part aux enjeux de réduction des émissions de GES à travers le développement de réseaux de transport de CO2 capté sur les sites industriels. Le projet de réseau dans le bassin dunkerquois et le projet GO CO2 dans l’Ouest de la France ont également été retenus par la Commission européenne pour obtenir le label « Projet d’Intérêt Commun ».

Contact presse

Valentine Leduc
+33 7 64 78 26 47
valentine.leduc@grtgaz.com