Nous pouvons être produits et consommés partout

Énergie aux usages multiples et facilement stockable, les gaz renouvelables se distinguent également par leur capacité à être produits et consommés un peu partout sur le territoire français : dans les campagnes, aux abords des agglomérations et même dans les villes.

Il est possible d’obtenir du gaz renouvelable partout où l’on dispose de déchets, sachant que ceux-ci représentent une ressource pratiquement inépuisable !

L’essor de la méthanisation

Aujourd’hui, 351 unités de méthanisation injectent du biométhane dans les réseaux existants. Quant à l’avenir, il s’annonce favorable avec près de 1 174 projets d’injection aujourd’hui inscrits dans le registre de capacité. À eux seuls, ils représentent une capacité de production potentielle cumulée de 25 TWh/an, soit l’équivalent de la consommation de 2 millions de foyers.

Avant qu’un site de production de biométhane ne voie le jour, il fait l’objet, au préalable, d’une étude d’opportunité, mais aussi d’une étude de faisabilité technique et économique. La première consiste à vérifier la pertinence du projet. Elle s’assure également de l’expertise de son porteur. Maîtrise-t-il bien tous les aspects auxquels il va devoir faire face ? La seconde analyse le projet sous différents angles afin de vérifier sa viabilité et ses réponses à un cahier des charges strict : technique, économique, juridique, administratif, environnemental… Le diagnostic prend également en compte les besoins énergétiques auxquels le site va contribuer.

Il existe autant de sites que de matières disponibles

La variété des intrants utilisés dans le processus de méthanisation (matières organiques agricoles, industrielles, algues, déchets de restauration, de collectivités, gaz issu des Installations de Stockage des Déchets Non Dangereux (ISDND), etc.) caractérise la localisation des sites de production. De ce fait, ceux-ci sont implantés en de nombreux endroits. Parfois sur des terres agricoles, parfois au cœur d’un village ou en périphérie d’une agglomération. Bien qu’encore inégalement réparties au niveau des régions, ces unités sont présentes un peu partout dans l’hexagone : des Hauts-de-France à l’Occitanie, du Grand-Est à la Bretagne, des Pays de la Loire à l’Île-de-France…

Des bouses de vaches mais pas que…

Les sites ruraux ont souvent à leur tête un ou plusieurs exploitants agricoles ou bien une structure majoritairement détenue par eux. Si les agriculteurs produisent du biométhane en majorité à partir des matières agricoles issues de leur exploitation, ils intègrent aussi d’autres déchets du territoire produits par des industries locales ou des stations d’épuration.

Pour les sites intégrés dans des communes, ou proches des villes, ils sont souvent portés par des développeurs de projets ou des industriels. Une collectivité, une agglomération, ou un syndicat de traitement des déchets, peuvent également en être à l’origine. Bien que plus urbains, ces sites de méthanisation traitent également des matières provenant – ou non – d’exploitations agricoles ou de boues de station d’épuration mais aussi des biodéchets ou la partie organique des ordures ménagères.

Un paysage préservé

Que l’unité de production soit installée en milieu rural ou en périphérie d’une ville, son choix d‘implantation vise à une intégration optimale dans le paysage. La taille et la compacité du site, son organisation, les matériaux utilisés et les couleurs, tout comme les techniques pour le masquer le plus possible, avec des haies champêtres, par exemple, sont autant de moyens pour favoriser son acceptation par le voisinage.

Il n’y a pas que la méthanisation dans les gaz renouvelables

La pyrogazéification est un procédé thermochimique à haute température (entre 800° et 1 500° C). Elle permet de valoriser des déchets résiduels variés comme des boues séchées ou des résidus de la filière bois non valorisés. La gazéification hydrothermale est un autre procédé thermochimique à haute température… et à haute pression (250 à 300 bar). Elle convertit les biomasses liquides présentant de faibles taux en matière sèche comme, par exemple, les boues d’épuration, les déchets organiques liquides urbains ou, encore, les digestats de méthanisation. Ces deux nouvelles technologies associées sont actuellement expérimentées au sein de projets comme celui de « Plainénergie » dans l’Ain.

Le projet Plainénergie est porté par la Communauté de Communes de la Plaine de l’Ain (CCPA), en lien avec le Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (PIPA). Il vise à concevoir une installation industrielle expérimentale de traitement et de conversion énergétique d’une large gamme de déchets résiduels collectés au sein des communes. Ces déchets ne sont pas valorisés jusqu’à aujourd’hui : bois en fin de vie, déchets plastiques, encombrants de déchetterie, autres déchets non recyclables…

Jupiter 1000 : le pouvoir du Power to Gas

Le projet Jupiter 1000 est le premier démonstrateur à taille industrielle de Power to Gas en France. L’installation a pris place à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), à proximité des réseaux de gaz et d’électricité et d’une source de CO2 industrielle. Le procédé vise à convertir l’excédent d’électricité produit en hydrogène par deux électrolyseurs, mais aussi en méthane de synthèse par le biais d’un réacteur de méthanation et d’une structure de capture de CO2 à partir de fumées industrielles voisines. Ce gaz ainsi produit peut être stocké pour un usage ultérieur. Avec les gaz renouvelables, les énergies produites ne se perdent plus, elles se transforment.

Pour aller plus loin

Nous apportons aux agriculteurs des revenus complémentaires.