Bilan gaz et gaz renouvelables 2021

Résumé de la conférence de presse réalisée le 3 février 2022
Unité de méthaniqation MD biogaz (photo : Benjamin Cochard) et visuel campagne GRTgaz

  • La météo : principal facteur d’évolution des consommations de gaz en France (+6 %) en 2021
  • Les gaz renouvelables confirment leur potentiel de remplacement du gaz naturel et les contours d’un marché de l’hydrogène émergent

Rediffusion de la conférence de presse - 3 février 2022

Après une année 2020 la plus chaude jamais enregistrée en France, qui avait vu la consommation régresser de -7 %, la consommation de gaz atteint 474 TWh en 2021 (+6 %). Cette progression s’explique essentiellement par l’effet climatique, avec une température moyenne annuelle en 2021 inférieure de 1,4°C à celle de 2020.

L’impact du facteur météorologique est significatif sur la consommation brute des distributions publiques en augmentation de 12 % en 2021. La demande en gaz du secteur industriel est, quant à elle, restée stable puisque le recul observé dans le secteur du raffinage et de la pétrochimie a effacé la hausse dans la plupart des autres secteurs du fait de la reprise économique. Les centrales de production d’électricité à partir de gaz ont vu leur consommation diminuer de 10 % en 2021, malgré une contribution en hausse durant les périodes hivernales pour soutenir le système électrique.

Les prix de l’énergie au plus haut dans un contexte inédit

La reprise économique soutenue au niveau mondial, notamment en Chine, a conduit à une forte demande en gaz. Celle-ci, combinée à de moindres volumes livrés depuis la Russie, a entrainé une forte hausse des prix sur les marchés de gros : en moyenne, le prix du gaz en France est passé de 9 €/MWh en 2020 à 46 €/MWh en 2021. Dans ce contexte, le marché français (PEG France) a toutefois affiché un prix moyen inférieur de 1,1 % en 2021 (-0,45 €/MWh) à celui du marché de référence en Europe (TTF).

Un bon fonctionnement du marché et une intensification des échanges bi-directionnels aux interconnexions

En 2021, malgré la tension sur les approvisionnements, le système gazier a bien fonctionné avec notamment un bon remplissage des stockages français pendant la saison estivale. On observe par ailleurs de moindres transits que ce soit vers l’Espagne, qui a bénéficié d’approvisionnements très soutenus depuis l’Algérie (+54 TWh soit +54 %) ou vers la Suisse (et l’Italie), qui ont profité de la nouvelle route Trans Adriatic Pipeline en provenance de la mer Caspienne jusque dans le sud de l’Italie.

Dans ce contexte, des records ont été enregistrés sur les flux commerciaux dans les sens inverses des flux habituels. En 2021, cette bidirectionnalité des flux aux frontières françaises illustre le niveau de maturité auquel sont parvenus les réseaux gaziers français et européen, capables de s’adapter à des configurations de marché très variées.

Gaz renouvelables

6,4 TWh/an de capacités installées fin 2021 et une production envisageable sur le territoire national de 320 TWh (hors hydrogène) en 2050.

La méthanisation confirme la dynamique de son déploiement avec 365 sites injectant dans les réseaux gaziers français à fin 2021 (+151 sites par rapport à fin 2020), dont 46 sites raccordés au réseau de GRTgaz (+25 sites). Les injections de biométhane ont représenté 4,3 TWh en 2021, à comparer à 2,2 TWh en 2020.

Avec 19 TWh supplémentaires de projets en développement, la méthanisation présente une dynamique supérieure à la trajectoire envisagée dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie 2019-2023 qui fixait un objectif de 6 TWh en 2023.

GRTgaz rend publique une nouvelle estimation1 de production de gaz renouvelables et bas-carbone de
320 TWh à l’horizon 2050 (hors hydrogène). Ce chiffre démontre la capacité de la France à substituer à cette échéance la consommation de gaz naturel par celle de gaz renouvelables et bas-carbone produits sur le territoire national.

Au-delà de la méthanisation (130 TWh en 2050), la production de gaz renouvelables et bas-carbone issue de déchets solides par pyrogazéification confirme son potentiel (90 TWh et plus d’une quinzaine de projets publics recensés en 2021), tout comme celle issue de déchets organiques humides par gazéification hydrothermale (50 TWh).

1 Analyse GRTgaz / GRDF / FGR / ATEE / Club Gazéification Hydrothermale basée sur les études disponibles (Ademe, Solagro, France Stratégie, Enéa)

Estimation de production de méthane 2050 (en TWh hors hydrogène)

Estimation de production de méthane 2050 (en TWh hors hydrogène)

Concernant les usages, le (bio)GNV confirme son essor pour la mobilité lourde. Le GNV a renforcé sa place de carburant leader sur le marché des bus neufs, avec près d’un véhicule sur deux en 2021. Plus de 15 000 véhicules lourds fonctionnent au (bio)GNV en France, soit une multiplication par trois en 5 ans. La proportion de (bio)GNV dans le GNV consommé sur les réseaux de gaz est en hausse : elle représente près de 20% contre 6% il y a 5 ans. Avec 252 sites, le réseau de points d’avitaillement publics s’est par ailleurs fortement développé en 2021 (74 mises en service sur l’année).

Vers l’émergence d’un marché de l’hydrogène

En Europe, la Commission a publié en décembre 2021 un nouveau paquet gaz qui pose les principes d’organisation du marché de l’hydrogène et de la régulation des infrastructures dédiées correspondantes.

En France, une consultation à grande échelle des acteurs de marché menée par GRTgaz et Teréga a été complétée par des ateliers territoriaux. Ces travaux, dont les résultats seront dévoilés en mars 2022, confirment le besoin progressif d’une infrastructure hydrogène permettant de relier les sites de production, de consommation et de stockage.

Contact presse

Chafia Baci
+33 (0)6 40 48 54 40
chafia.baci@grtgaz.com