La convention de partenariat entre GRTgaz et France Nature Environnement (FNE)

Interview de présentation du partenariat entre GRTgaz et FNE signé en juin 2021.
Visuel pyrogazéification et logos GRTgaz / France Nature Environnement (FNE)

En juin 2021, GRTgaz et France Nature Environnement (FNE) ont entamé une collaboration visant à contribuer à l’atteinte des objectifs de la transition écologique et du développement durable. Michel Dubromel, ancien Président de FNE en charge de l’énergie et Bertrand Simon, Directeur de projets transition énergétique chez GRTgaz, apportent leurs éclairages respectifs sur ce partenariat.

Qui est France Nature Environnement (FNE) ?

Il s’agit d’une fédération française réunissant 6 000 associations de protection de l’environnement. Reconnue d’utilité publique, elle représente 900 000 adhérents.

Comment est née cette convention de partenariat ? 

Michel Dubromel (MD) :
FNE et GRTgaz sont tous deux acteurs de la transition écologique. Pour atteindre nos objectifs, il est essentiel de dialoguer avec toutes les parties prenantes, dont les transporteurs de gaz. Nous avons donc initié une discussion avec GRTgaz. Nous avons d’abord partagé nos connaissances respectives, puis suggéré des axes d’amélioration à GRTgaz dans ses pratiques et enfin, nous avons fait des rencontres et visites de sites.

« Engagés pour la transition énergétique, il nous a paru important d’étudier la pyrogazéification en tant qu’opportunité et sa place au sein de celle-ci. Ces premiers mois de collaboration nous ont permis d’établir une description des procédés et des enjeux de la filière. »

Michel Dubromel

Ancien Président de FNE en charge de l’énergie

La pyrogazéification est un sujet nouveau pour FNE. Qu’a mis en évidence ce début de coopération ?

MD :
Engagés pour la transition énergétique, il nous a paru important d’étudier la pyrogazéification en tant qu’opportunité et sa place au sein de celle-ci. Ces premiers mois de collaboration nous ont permis d’établir une description des procédés et des enjeux de la filière. Nous nous sommes rendu compte qu’un des points-clés était la disponibilité de la ressource puisque la pyrogazéification exploite différents types de déchets ou de production forestière. Les perspectives ayant été identifiées grâce à cet état des lieux, à nous maintenant de préparer un scénario.

De manière plus générale, comment FNE voit sa coopération avec les entreprises comme GRTgaz ?

MD : 
Nous avons toujours considéré que nos relations avec les acteurs gaziers devaient être en cohérence avec nos statuts et notre domaine de compétence qui sont d’exprimer la démocratie environnementale pour construire les politiques publiques. Notre parti-pris : sortir de notre zone de confort et travailler, en toute confiance et transparence, avec ceux qui partagent notre vision et ont une expérience industrielle. Notre objectif final est d’aider nos partenaires à améliorer leurs pratiques.

« Une des conditions d’émergence de la pyrogazéification est un certain degré d’acceptabilité des parties prenantes car elle répond à des enjeux cruciaux. »

Bertrand Simon

Directeur de projets transition énergétique chez GRTgaz

Sur la base de l’expérience de FNE avec GRDF pour la création du méthascope*, pourquoi et de quelle façon GRTgaz envisage de créer un pyroscope ?

Bertrand Simon (BS) : 
Une des conditions d’émergence de la pyrogazéification est un certain degré d’acceptabilité des parties prenantes car elle répond à des enjeux cruciaux :

  • La prévention des déchets et la valorisation la plus optimale possible de ceux que nous ne pouvons pas réduire ou recycler. Un des objectifs nationaux est de diviser par 2 en 2025 les volumes mis en décharge chaque année.
  • L’énergie que nous consommons et produisons. La France vise une neutralité carbone dans l’ensemble de ses activités d’ici 2050 et 10 % du gaz que nous consommerons en 2030 devra être d’origine renouvelable.
  • Des bénéfices sur le plan sociétal, tels que le maintien de l’emploi dans nos territoires, et environnemental, comme la réduction des gaz à effet de serre ou des émissions de particules.

Voilà ce qui nous motive à créer un pyroscope. Il est encore un peu tôt pour le faire compte tenu du développement de la filière, mais l’idée est de réfléchir à ce que pourront être les principaux critères d’acceptabilité.

* Le méthascope est un outil d’aide au positionnement sur les projets de méthanisation. Constitué d'un livret ainsi que d'une grille d'analyse multicritères, il permet de s'approprier les enjeux liés à la méthanisation dans son territoire.

Où en est-on aujourd’hui ?

BS :
Nous avons transmis à la FNE toute notre connaissance de cette filière et partagé notre vision. Nous sommes l’un comme l’autre convaincus que la pyrogazéification devra s’inscrire dans la hiérarchisation de traitement des déchets, porter une attention particulière à la disponibilité de la ressource et à la pertinence des usages. La FNE est en train de finaliser un document qui concatène nos réflexions. Nous avons également prévu une visite d’un démonstrateur de pyrogazéification pour injection pour les représentants de la fédération.

Quelles perspectives offre un partenariat avec des acteurs tels que FNE ?

BS : 
Depuis quelques années, GRTgaz s’est résolument tourné vers un programme de transformation de l’entreprise en vue de s’inscrire dans une neutralité carbone de ses activités et du gaz qu’il transite en 2050. Nous avons un vrai défi à relever et chaque année qui passe doit nous faire progresser. Dans cette optique, l’apport d’acteurs externes à l’instar de FNE nous aide à nous challenger sur l’évolution de nos pratiques.

Présentation du procédé de pyrogazéification

Pour aller plus loin

La Pyrogazéification

Dans le cadre d’une conférence digitale organisée ce jour par GRTgaz, plusieurs acteurs institutionnels et économiques réaffirment leur intérêt sur la pyrogazéification.