Transition énergétique en France et en Europe
Une semaine après la publication par la Commission européenne de sa stratégie hydrogène pour une Europe neutre pour le climat, qui met en avant le besoin de créer un réseau transnational de canalisations dédiées à l’hydrogène, GRTgaz et dix autres gestionnaires d’infrastructures gazières, opérant dans neuf États membres, proposent leur vision du développement de cette « dorsale hydrogène » européenne.
Pour Thierry Trouvé, Directeur Général de GRTgaz, « dans un contexte de transition énergétique, GRTgaz place la neutralité carbone au cœur de sa stratégie de long terme et oriente durablement son infrastructure vers le transport de gaz et d’hydrogène bas-carbone et renouvelables. »
Les travaux menés par GRTgaz avec Enagás, Energinet, Fluxys Belgium, Gasunie, NET4GAS, OGE, ONTRAS, Snam, Swedegas et Teréga, soutenus par Guidehouse, montrent que leurs réseaux gaz existants peuvent être adaptés pour transporter l’hydrogène à un coût abordable.
Pour GRTgaz et ses homologues en Europe, l’émergence graduelle d’un réseau hydrogène dès le milieu de la décennie est possible, pour atteindre d’ici 2030 un premier ensemble totalisant 6 800 km reliant les différentes vallées européennes de l’hydrogène (Hydrogen Valleys).
Pour 2040, un réseau d’hydrogène de 23 000 km est envisagé, la « dorsale hydrogène » européenne, constitué à 75% de canalisations existantes de gaz naturel converties et complété par 25% de nouvelles canalisations hydrogène. À terme, deux réseaux de transport de gaz parallèles et complémentaires coexisteront et participeront à la neutralité climatique : un réseau dédié à l’hydrogène et un réseau dédié au (bio)méthane.
Le coût de création de ce réseau est estimé entre 27 et 64 milliards d’euros, bien inférieur à celui d’un réseau entièrement neuf et raisonnable au regard des coûts globaux à consentir pour le développement de la production et des usages de l’hydrogène bas-carbone et renouvelable. Le coût moyen de transport est estimé entre 0,09 et 0,17 euros par kg d’hydrogène par 1 000 km, à comparer au coût de production de l’hydrogène renouvelable de 2,5 à 5,5 euros par kg visé par la stratégie européenne. Cette « dorsale hydrogène » européenne permettra de transporter l’hydrogène sur de longues distances à moindre coût et ainsi d’optimiser le coût global de développement pour produire l’hydrogène bas-carbone et renouvelable là où il sera peu cher et le ramener vers les grands centres de consommation. L’estimation reste à ce stade relativement large, principalement du fait de l’incertitude liée au coût des compresseurs dépendant des lieux de leur implantation.
Le groupe de gestionnaires d’infrastructure est convaincu que la « dorsale hydrogène » européenne pourra couvrir l’ensemble de l’Union européenne. Le groupe invite les autres gestionnaires d’infrastructures gazières à les rejoindre dans le développement de ce plan pour une infrastructure dédiée à l’hydrogène.